La fête de Ngondo

Ngondo 2017

Douala – 3 décembre 2017

« waye pete », la lumière, encore la lumière

Le ngondo est une fête traditionnelle et culturelle du peuple de l’eau, les tribus Douala et Grand Sawa  de la région du littoral. Ce rassemblement a pour objectif de réunir les peuples côtiers une fois par an en célébrant une grande fête rituelle, mystique et culturelle animée d’une part par les hauts dirigeants des différents cantons de la Ville de Douala et sa Métropole et d’autre part par les Initiés qui pratiquent le Culte des ancêtres en communiquant avec les esprits de l’eau protecteurs du fleuve Wouri.

En résumé introductif, voici le reportage au journal du soir sur la chaîne « officielle » CRTV

 

On nous avait dit que son déroulement se faisait très tôt à l’aube alors ni une ni deux, réveil 5h30 et nous étions sur place à 6h30… pour y découvrir un grand champ avec quelques équipes qui commençaient leur journée…

Alors, dans la douceur du matin nous avons pris un bon petit déjeuner dans une des premières guinguettes installées. Il faut tenir jusqu’à la fin des festivités!

Mais attention vous n’êtes pas à l’abri d’avoir des hallucinations et voir des esprits roder autour de vous…

Le temps s’écoulant tranquillement, l’activité sur le site monte progressivement en puissance et au final… tout était prêt vers 09h00! Le miracle africain.

Les anciens prennent place

Les invités arrivent…

 

Les femmes des chefs

Puis les rois des cantons

qui vont s’asseoir sous leur hutte

Tout le public est là

Les festivités peuvent commencer

En première partie, nous écoutons avec « attention » les discours des officiels

Comme cela a été dit dans le journal télévisé, un moment fort a été la finale de lutte traditionnelle qui est une lutte toute en force statique. Les lutteurs se tenant par la tête et le haut du corps et effectuant des torsions pour faire chuter leur adversaire.

Le vainqueur, Stéphane Mouen du canton belè-belè de bonaberi,  en compagnie de la Miss ndongo 2017, Rosine Mbodi essoungou du canton deido

Cette année il y a eu passation de pouvoir à un nouveau président comme cela a lieu tous les deux ans.  Le tout nouveau président de l’Assemblée traditionnelle du ngondo devient sa majesté Madiba Songue, chef du canton Bakoko, qui prend la suite de Gaston Mbodi Epée.

Le président sortant s’éloigne dans une hutte sur le rivage du Wouri, où va le rejoindre le nouveau président quelques minutes plus tard. Dans le plus grand secret les informations sont transmises par voie orale de génération en génération.

Puis l’ancien président revient

Et laisse le pouvoir au nouveau qui revient lui avec tous les attributs de président de l’association du ngondo

En parallèle des cérémonies une course de pirogues a lieu pendant près d’une heure et demi.  Bravo les rameurs!

 

Et enfin, pour clore cette fête, les initiés vont chercher le message des ancêtres au fond du fleuve à l’occasion de la messe de l’eau.

En Afrique, on dit que les morts ne sont pas morts. Sans doute, les ancêtres sont regardants sur le quotidien des humains. C’est ce que nous révèle le message sorti du vase sacré:  « harmonie totale, respect entre gouvernants et gouvernés ». Le peuple Sawa est entré dans la danse de l’actualité ambiante au Cameroun faite de velléités sécessionnistes, d’ affrontements et d’assassinats de tous genres pour rassurer les pouvoirs publics : nous voulons la paix. Les ancêtres ont prescrit au peuple Sawa un dialogue inclusif entre les dirigeants et leurs peuples ceci pour une meilleure concrétisation du vivre ensemble et ainsi mettre un terme final aux différentes crises qui secouent le Cameroun et aussi la communauté Sawa. Il appartient donc au nouveau président au cours des deux prochaines années que compte son mandat de mettre en application ce message des ancêtres.

Quand tradition et politique se rencontrent…

 

 

 

 

 

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. Henri ISA dit :

    Vous êtes magnifiques
    Merci pour le reportage
    Henri ISA

  2. Jean Marc Sika dit :

    Superbe reportage!

    J’en avais presque oublie la majestueusite de ce festival traditionnel qui est un des aspects importants de la culture SAWA.

    Merci

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