Adanse à Bobo !

Adanse ou Bonne Arrivée en langue Dioula, l’éthnie de Bobo-Dioulasso. La ville qui est considérée comme la deuxième capitale du Pays et se situe à l’ouest de Ouagadougou dans la région des Hauts-Bassins. C’est lors des vacances de la Toussaint 2019 que nous pouvons enfin découvrir celle qu’on appelle communément « Bobo ». Thierry prend la route une semaine auparavant avec la petite Stepway pour se rendre à un séminaire et je le rejoins en avion.

PREMIÈRES IMPRESSIONS

Mon impression est que cette ville respire le bien être. Elle ressemble à une petite ville de province mais avec une ambiance de village où tout est encore plus calme, encore plus facile, encore plus convivial qu’à Ouaga. Il y fait aussi plus frais. Nous logeons à l’hôtel l’Auberge situé en plein centre ville. Les chambres sont moyennent confortables mais elles donnent sur une magnifique piscine dans un jardin agréable. Un premier tour de ville nous permet de repérer les monuments principaux dont le plus spectaculaire est la gare. Bâtie dans le style colonial des années 30, elle porte la marque de l’architecture traditionnelle de Bobo, soudanaise et maure. La gare de marchandises permettait d’exporter depuis le port d’Abidjan en Côte d’Ivoire les produits de la colonie de la Haute-Volta vers la métropole.

MOSQUÉE DE BOBO

DIOULASSO-BA

Le monument le plus remarquable est la vieille mosquée de Dioulasso-Bâ. Érigée en 1880, c’est la première de Bobo consistant en un vaste bâtiment bâtie en banco et recouvert d’un enduit blanc et d’inspiration soudanaise. L’édifice qui repose sur des murs en contreforts est rythmé par une colonnade surmontée de sortes de pinacles qui dépassent de la toiture plate. Les minarets en forme de cônes sont criblés d’armatures en bois qui tout en étant décoratives assurent la solidité de l’ouvrage et en tant qu’échafaudage permettent les travaux d’entretien. Nous avons pu pénétrer à l’intérieur et monter sur le toit.

VIEILLE VILLE

Notre guide rencontré par hasard près de la mosquée nous fait découvrir la vieille ville, dédales de ruelles où sèchent à mêmes le sol différentes épices, céréales et même encore des chenilles de karité. Ce quartier est le plus ancien de Bobo entouré des rivières Houët et Sanyon et est habité par les descendants de la ville de Sya, l’ancien nom de Bobo-Dioulasso.
Dés le début de la visite en signe de bienvenue nous nous rendons dans un « cabaret » pour déguster le Dolo, la boisson nationale du pays. Cette bière de mil rouge à la saveur aigre se rapproche du cidre et est servie dans une demi-calebasse. Le Dolo a été au préalable préparé et stocké dans un « canari » (une jarre) pour qu’il puisse fermenter.
Le guide nous présente ensuite les rites animistes et les relations entre les différentes castes (autochtones, griots, forgerons). Ceux qu’on appelle les griots sont à la fois des animateurs, des chanteurs et des conteurs. Nous nous rendons aussi chez un bronzier, un fabricant de Bogolan (tissu traditionnel de coton teint avec des plantes) et un atelier de poteries.

LA PARENTE A PLAISANTERIE

TENTE PEUL

C’est dans le musée de Sagossira Sanou présentant une petite exposition d’objets coutumiers bobo que nous apprenons grâce à un jeune guide compétent et passionné ce qu’est la parenté à plaisanterie. Elle correspond à un lien créé entre plusieurs individus ou clans établissant une sorte de rivalité se traduisant par des moqueries ou des insultes mais respectant un code de conduite permettant de juguler les tensions sociales et ethniques. Elle a joué un rôle historique dans le développement des liens pacifiques entre les différents composantes de la nation burkinabé et est encore utilisée aujourd’hui. A l’extérieur du musée, on voit quelques répliques de maisons traditionnelles et un métier à tisser de Faso Danfani.

BOBO ET SES ALENTOURS

Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas nous aventurer vers des sites habituellement touristiques comme Banfora ou même encore les Pics de Sindou. Mais qu’à cela ne tienne, nous avons quand même la chance de visiter les villages de Koro où les habitants pratiquent des rites animistes et sacrifient des poulets en guise d’offrandes et le village de Koumi d’architecture ancienne et typiquement bobo. La latérite rouge que nous connaissons par ailleurs donne à ce village de banco une luminosité particulière. Les cases possèdent un étage qui ne couvre pas la totalité du rez de chaussée. Pour y accéder on monte sur une échelle faite d’un tronc où on a taillé des marches et dont la partie supérieure se termine en fourche. Lors de notre passage les femmes préparaient du tô (pâte à base de farine de mil, de sorgho ou de maïs) que l’on cuit dans l’eau en remuant vigoureusement (très difficile) jusqu’à l’obtention d’une consistance lisse qui se mange avec une sauce pimentée.

ON THE ROAD TO OUAGA

Nous mettons le cap sur Ouaga qui se situe à 360 kilomètres de Bobo par la région du Plateau central. C’est une longue route plate et monotone mais que nous avons la chance d’emprunter car début Novembre 2019 cette route sera définitivement classée zone orange et donc interdite. En chemin nous décidons de nous arrêter à Sabou qui possède une mare aux crocodiles sacrés habitée par une centaine de sauriens. Ceux ci sont sacrés car une légende raconte qu’un guerrier assoiffé aurait été sauvé par un crocodile qui lui aurait donné à boire l’eau de la mare. Le guide les attire avec un poulet vivant ce qui nous permet ainsi de les toucher mais avec difficulté tout de même car leur tête est très impressionnante avec leurs dents acérées. On a réussi !

Fama, Mélissa et Ophélia Hié

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