Au bout de deux mois nous nous sentions prêts à prendre le large vers le Far West Camerounais à bord de notre fière monture.

Adieu la ville, à nous les grands espaces et l’aventure avec un grand « A »!:

• Route avec des nids non pas de poules mais d’éléphants!
• Pistes en tout genre: allant de la belle route en terre à la tôle ondulée, les pierrés, les ornières profondes, les guets, les ponts avec les plus ou moins bon nombres de planches et toujours quelqu’un pour vous sortir des situations les plus critiques.

Bref, nous sommes revenus sains et saufs d’un périple dépaysant et enrichissant.

L’ouest – Nord Ouest du pays est une zone montagneuse aux paysages paisibles. Dans les espaces que nous avons foulés l’homme était régulièrement présent avec un habitat diffus dans un environnement où la déforestation laisse la place à des petits lopins de terre exploités pour l’auto-subsistance. A cette époque de l’année, nous y avons vu haricots (secs), taro, macabo, corète potagère et chou.

Mais le labeur dans les champs sous un soleil de plomb nécessite de se désaltérer. Rien de tel que du vin de raphia pour vous ragaillardir. Ce breuvage est en fait la sève du raphia qui est récolter à partir d’incisions dans la tige de cette plante qui ressemble à un palmier herbacé. Au départ c’est donc un eau sucrée et légèrement parfumée. Très désaltérant. Mais rapidement la fermentation transforme ce doux breuvage inoffensif en une boisson pétillante ressemblant dans l’esprit à du cidre et au fur et à mesure que le soleil décline sur l’horizon le taux d’alcool augmente pour favoriser l’euphorie des soirées locales. En ce qui nous concerne il n’était que 11h du matin, nous avons pu poursuivre notre randonnée sans encombre!!!

D’un point de vue plus pratique, nous avons fait 1150 km en 8 jours dans le royaume des chefferies. Notre parcours:  Yaoundé, Bangante, le col de Batié, Bandjoun, Bafoussam, Foumban, Ndop, Bamenda, Dschang, Yaoundé.

Au fil des visites et de nos rencontres, nous avons pu mieux nous imprégner des références Camerounaises, de la localisation des sites, des structures administratives, des structures ancestrales,des  organisations sociales, de quelques premiers rituels, des modes de vie et de la psychologie des gens. Au bout de ces quelques jours nous appréhendons mieux notre environnement et ceci nous permet d’y être plus à l’aise.

Une des caractéristiques de l’Ouest est la présence de nombreuses chefferies. A Bandjoun, l’une des plus belles

nous avons même eu le privilège de nous entretenir avec le chef en personne. Docteur en chimie sa vie a basculé quand il a été « capturé » pour devenir chef un beau jour de 2005.

Plus au Nord, A Foumban, la chefferie prend la forme d’un sultanat. Religion différente, même structure.

Par ailleurs, si nos jours ont été riches et variés, que dire de nos nuits dans des endroits aussi divers que des écoles, des monastères, des ateliers de potiers, des « centres climatiques », des structures de tourisme responsable. Que des rencontres enrichissantes.

Mais, de loin,  l’événement marquant de cette semaine fut sans conteste l’anniversaire de Thérèse, fêté en « grandes pompes » au fin fond du pays Bamiléké!

Allez, back to work now…