Du 15 au 28 Février 2020 après plusieurs contretemps (annulation de vols et donc d’hôtels puis rétablissement des vols initiaux et du coup nouvelle modification d’hôtels puis annulation du voyage des amis qui devaient nous accompagner)…….nous partons enfin pour le Cap Vert. De Ouagadougou, il n’y a pas de vols directs, donc nous sommes obligés de passer par Dakar au Sénégal pour y passer la nuit. Le 16 Février nous mettons le cap sur Cabo Verde !

Un peu de géographie…

Les îles du Cap Vert sont situées au large des côtes sénégalaises (d’où le nom Cap Vert en raison du cap sénégalais du même nom) au beau milieu de l’Océan Atlantique. L’archipel se compose de 10 îles et de 8 îlots sur 4000 km2 environ. Praia est la capitale du Cap Vert qui compte 550 000 habitants. Nous choisissons les deux îles les plus septentrionales faisant parties du groupe des îles du Vent pour passer nos vacances : Santo Antao et Sao Vicente.

Et d’histoire…

Les îles sont inhabitées jusqu’à l’arrivée des colons européens. Ce sont d’abord les Génois puis les Portugais qui découvriront l’archipel vers 1456. Ce sont les bénéfices de la traite négrière transatlantique qui permettront à l’économie de prospérer au 16ème siècle.

MINDELO, SAO VICENTE

Mindelo est la capitale artistique du Cap-Vert. Cesaria Evora est la fille du pays et tous les ans s’y tient le carnaval alors forcément dès que nous sortons de l’aéroport une école de samba nous accueille en fanfare au pied de la statue de la diva Cesaria.

C’est après passé une nuit dans un hôtel architecturalement très stylé tout en bois et coloré et dominant la baie de Mindelo, que nous prenons le ferry le lendemain qui nous conduit à Santo Antao.

BEM-VINDOS A SANTO ANTAO

Nous choisissons un programme de randonnée pour découvrir une partie de l’île de Santo Antao. Avec un carnet de route, nous partons seuls à la découverte des spendides paysages de l’île la plus verte des îles du Cap Vert.

Col de Forquinha

Nous faisons cette première randonnée facile avec un couple très sympathique de septuagénaires qui est parti de France depuis un mois et qui visite toutes les îles. Avant d’avoir une vue sur la vallée de Ribeira Das Patas, nous traversons un paysages de Dykes. Ce sont des lames de basaltes créés par l’érosion différentielle. Lors d’une éruption, le sol se fend et de la lave en fusion pénètre dans ses failles, souvent verticales. Elle se refroidit et se transforme en roche et avec le temps le sol fendu, plus friable que la roche s’érode et il ne reste plus que les lames de Basalte.

Alto Mira jusqu’à la mer

Cette deuxième randonnée nous surprend. Elle est plus longue mais les paysages sont radicalement différents. Il s’agit ici de descendre tranquillement jusqu’à la mer où nous ferons notre pause pique nique avec une tentative de baignade avortée car la mer est très très dangereuse. En chemin, nous croisons des ânes chargés de canne à sucre et des femmes portant sur leur tête des fardeaux de bois.

Vallée de Paul

Cette troisième randonnée aurait dû être courte mais nous perdons car nous interprétons mal les explications. En tous cas, nous commençons par la visite improvisée d’une distillerie locale où un aimable capverdien nous explique les différentes étapes de la fabrication du grogue local, eau de vie fabriquée à partir de la canne à sucre, équivalent du rhum agricole. La ballade nous fait traverser des plantations de caféiers, des jolis villages en pierre et un splendide panorama sur la vallée de Paul.

Paul et Figueral

C’est de loin la randonnée la plus difficile et la plus longue car nous nous perdons encore une fois (décidemment nous avons du mal à comprendre Paul…) mais en plus le sentier est très très raide. Cependant entre les zones plantées de goyaves et de basilic de Sao Tomé, les petits villages avec les jolies petites chaumières traditionnelles en chaux, cette ballade est un vrai régal. Avant d’atteindre le hameau d’Espanadeiro, nous longeons la ligne de crête d’où nous pouvons jouir d’un joli panorama sur la vallée de Paul et le vallon de Figueral au milieu des cultures en terrasse d’igname principalement.

Chemin côtier de Cruzinha à Ponta Do Sol

Cette randonnée consiste à longer la mer sur un sentier pavé. Ce n’est pas la plus belle marche car même si cela est toujours agréable de regarder la mer, c’est plutôt monotone. Le plus éprouvant est la dernière portion qui consiste à remonter jusqu’au village de Ponta Do Sol. D’ailleurs sur la roche est représenté le chemin de croix de Jésus. Très dur avec la chaleur…Au bout de la ballade on arrive au village de pêcheurs de Ponta Do Sol.

Ribeira Da Torre

Ceci est notre dernière randonnée dans la vallée de Ribera da Torre qui est celle qui est la plus raide à la montée et qui nous permet d’admirer le magnifique piton rocheux volcanique au pied du village de Lombo de Pico. Nous démarrons du village du nom rigolo de Xoxo (prononcé chocho).

CARNAVAL DE MINDELO

Notre deuxième semaine se passe dans la ville de Mindelo pour assister au Carnaval. Au départ nous pensons que c’est une petite fête locale mais en réalité les habitants des différents quartiers passent toute l’année à concevoir et à construire les chars, réaliser les costumes, imaginer les chorégraphies, les morceaux de musique. Et même nous constations qu’il existe plusieurs carnavals à l’intérieur du Carnaval.

Pré-carnaval

Avant le 25 février, tous les après-midis des petits carnavals se déroulent dans la ville. Ainsi nous voyons défiler des enfants bien déguisés et des chars faits maison ou bien encore n’importe quelle personne qui veut transmettre un message sur l’environnement, la politique ou qui souhaite tout simplement s’amuser.

Madingas

Ce qui est le plus surprenant sont les Madingas. Ces danseurs enduits d’huile de moteur et recouverts de charbon chantent et dansent sur des rythmes africains accompagnés par des batucadas (tambours afro-brésiliens). Ils sont l’héritage africain du peuple capverdien. On pense qu’ils sont une représentation du peuple Madinka (un groupe ethnique d’afrique de l’ouest).

Soncente é um brazilim (Césaria Evoria)

Le 25 février, nous peinons à trouver notre place parmi la multitude de capverdiens venus de toutes les îles habitées de l’archipel pour admirer le carnaval le plus animé et le plus réputé de l’archipel. Il y a bien évidemment quelques touristes mais ce carnaval est vraiment authentique. Les mamans s’installent sur les bancs en bois dès le matin le long des rues pour admirer le spectacle qui durera 6 heures et présentera environ 600 artistes. Le Carnaval a été introduit par les portugais au 18ème siècle. « La fête de l’Entrudo » célèbre le mardi gras qui précède l’entrée en carême. Nous sommes ravis de voir des plumes, des paillettes, des couleurs, de la sensualité et de la gaieté. C’est une très belle découverte ! Nous qui ne sommes jamais allés au Brésil, nous en concluons que nous avons assisté à un petit Rio comme le disait Césaria ! Sao Vicente est un petit Brésil.