Du 19 Avril au 4 Mai 2019, nous mettons le cap sur l’Ethiopie. Ce pays qui est le seul pays africain à avoir échappé au colonialisme européen compte une population totale de 100 millions d’habitants et est situé dans la Corne de l’Afrique. Il nous dévoile son incroyable diversité géographique, historique et culturelle. Nous sommes chaque jour surpris, subjugués et fascinés par les paysages grandioses, la beauté des sites du pays de la légendaire Reine de Saba ! Comme le pays est deux fois grand que la France nous choisissons d’explorer la partie nord nous permettant ainsi de passer d’un extrême à l’autre : du point le plus bas du continent aux sentiers perdus à plus de 3000 mètres d’altitude en passant par des montagnes verdoyantes, des déserts grandioses, des canyons vertigineux.
En route pour le voyage….
Désert du Danakil
Arrivés à Mékéle, nous prenons la route pour le désert du Danakil. Cette région est le territoire des nomades Afar qui se sont adaptés aux conditions extrêmes qui sévissent dans cette région de plaines brûlantes. Nous apprenons en chemin que l’Éthiopie a sa propre heure. Les éthiopiens commencent à décompter les heures au lever du jour (soit un « décalage » de 6 heures sur notre heure). Ainsi 1 h du matin à l’éthiopienne correspond à 7 heures du matin pour les touristes que nous sommes.
Erta Ale
Notre première destination est le camp de base de Dodom. De là nous faisons l’ascension de nuit pendant 3 heures jusqu’au volcan Erta ‘Ale qui signifie Montagne Fumante en langue Afar. Il est situé à 613 m, a un diamètre de 30 km et est en éruption constante depuis 1967. Malheureusement nous ne voyons pas la lave en fusion mais nous passons quand même une merveilleuse nuit à la belle étoile avant de redescendre le lendemain matin dans des paysages lunaires.
Lac Assal
On parle de dépression du Danakil car nous sommes en dessous du niveau de la mer ! Le point le plus bas est à – 136,8 mètres. En chemin, nous croisons des caravanes de chameaux et d’ânes en file indienne qui se rendent à la « mine » de sel au cœur du lac. A l’aide des pieux, les travailleurs soulèvent les plaques de sel puis les brisent avec une hache avant de la tailler en blocs réguliers pour enfin la charger sur les chameaux.
Deuxième nuit à la belle étoile dans le village Afar de Hamed Ela sur un lit fait de cordes ou de lanières de peaux de chèvre.
Dallol
Ce lieu est d’une beauté incroyable. C’est un site volcanique qui nous dévoile des concrétions de souffre et d’oxyde de fer dessinant ainsi un paysage dans les tons de verts, jaunes et d’oranges ! On dirait des œuvres d’art ! Une vraie beauté de la nature !
Tigray
Le Tigray, berceau de la civilisation abyssine est la région dans laquelle le Christianisme et l’Islam sont arrivés en Ethiopie. Les Tigréens sont en majorité orthodoxes et leur foi est si ardente qu’ils ont aménagé 120 églises rupestres dans des grottes préexistantes au sommet d’improbables perchoirs où on accède au prix d’une grimpette parfois ardue. Mais au sommet on découvre un patrimoine religieux isolé qui serait daté entre le IX et le XVème siècle dans un paysage digne du Grand Canyon. Sur les murs des églises on remarque du guèze (langue de la période antique encore utilisée dans la liturgie chrétienne). Nous avons le bonheur de découvrir Medhame Alem, Abreha Atsheba, Abuna Abraham puis Maryam et Daniel Korkor.
Aksoum
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, Aksoum est le berceau d’une des plus importantes civilisations de l’histoire éthiopienne. La légende en fait la capitale du royaume de la Reine de Saba dès le Xème siècle. On y découvre des obélisques antiques qui sont des stèles funéraires faisant jusqu’à 33 mètres de haut, des tombes de rois Aksoumites, le palais de la reine de Saba et l’ensemble Sainte Marie de Sion avec ses pèlerins drapés de blanc. En chemin, visite de Yéha, le plus ancien édifice de l’empire pré-Aksoumite datant de 1500 avant JC.
Simien
Crée en 1969 sur une superficie de 179 km 2 en vue de protéger les espèces endémiques comme la babouin gélada et l’ibex ou bouquetin d’Abyssinie que nous avons eu la chance d’observer, le parc du Simien qui signifie nord en amharique አማርኛ (qui est la langue éthiopienne) est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Nous faisons un trek de 2 jours dans un relief escarpé au milieu des millepertuis, des lobélias et des bergers Amharas gardant leurs troupeaux et escaladons le mont Bwahit (2ème sommet d’Ethiopie) à 4430 m.
Gondar
L’étonnante cité royale de Gondar a été fondée par le roi Fasiladas en 1635. Elle comprend une cité entourée de remparts avec plusieurs châteaux, des palais, des bains qui s’animent lors de la fête du Timkat (fête de l’Épiphanie) en janvier et l’église la plus célèbre d’Éthiopie Dabra Birham Sélassié. On y découvre une iconographie riche dont 80 visages de chérubins.
Lac Tana
C’est le plus grand lac d’Éthiopie (3500 km 2) et le 3ème d’Afrique après Victoria et Tanganiaka. On y voit des monastères datant du XIII et XIV ème siècle avec leurs églises bigarées représentant l’histoire sainte. Nous visitons Azuwa Maryam et Ura Kidane Meret. A l’embouchure du Nil Bleu qui rejoint le Nil Blanc nous avons le plaisir de saluer quelques hippopotames. En chemin, nous prenons un buna, c’est à dire un café dont la préparation fait l’objet d’un véritable cérémonial. En effet les graines vertes sont torréfiées puis infusées à plusieurs reprises. Le café est servi dans une belle cafetière et est accompagné de pop-corn et d’encens.
Lalibela
Lalibela considérée comme la 2ème Jérusalem compte 12 églises monolithiques inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Elles ont été construites sur 23 ans avec l’aide des anges…… au XII/XIII ème siècle et sont construites dans la roche volcanique. La plus remarquable est l’église Saint Georges avec sa croix grecque au sommet. Nous avons la chance d’assister à un mariage et d’être invités à partager l’injéra qui est une grande galette préparée à base de teff (céréale cultivée principalement en Ethiopie) dans laquelle on dépose des morceaux de viande ou des légumes au rythme du Krar qui est une lyre. Le retour dans notre Tukul (hutte traditionnelle en toit de chaume) se fait en Tuk-Tuk.
Les marchés
Nous déambulons dans les marchés plus enchanteurs les uns que les autres. Celui d’Adigrat avec ses Afars et leurs troupeaux de brebis, celui d’Hausien en Tigray avec ses vendeurs de sel, de café et de teff et enfin le Mercato d’Addis Abeba qui est considéré comme le plus grand marché à ciel ouvert d’Afrique. Chaque métier a sa zone définie et dans ce bazar tout se vend, se négocie et se recycle.
Bon dépaysement à tous!
Gros et beau travail. Cela donne envie de se rendre en Ethiopie. Merci les amis de nous avoir fait partager votre voyage.
Merci pour ce reportage musical Thierry, de très belles photos dont le site de Lallol avec des couleurs étonnantes.
Je ne savais pas que l’Éthiopie est le seul pays africain à n’avoir pas été colonisé par l’Europe !
Merci encore pour cette approche du pays et ce dépaysement !
Bises
Très beau reportage sur des régions que j’ai eu la chance de visiter